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Jean Perrin, président de l'UNPI

Les propriétaires se trouvent aujourd'hui dans un schéma d'angoisse

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Des associations de propriétaires comme l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) conseillent et défendent propriétaires et copropriétaires. Un rôle d'autant plus fondamental à l'heure actuelle avec les différentes réformes du droit immobilier. Jean Perrin, président de l'UNPI, décrypte pour nous cette riche actualité juridique.

Je gère mon immobilier :

Pouvez-vous nous présenter votre fédération ?


Jean Perrin : L'UNPI [Union nationale de la propriété immobilière, ndlr] est une fédération nationale qui regroupe 120 chambres locales réparties en France. Notre rôle est de renseigner nos adhérents, de les assister dans leurs démarches et de les représenter devant les diverses commissions. Pour les assister au mieux, nous publions des imprimés, des guides, des modèles de lettres et proposons aussi des rendez-vous entre les propriétaires qui le souhaitent et nos juristes. Au niveau nationale, nous intervenons directement auprès des pouvoirs publics. Nous rendons notamment des rapports au ministère, soit à leur demande, soit parfois sur notre proposition. La partie nationale de la fédération a aussi pour rôle d'approvisionner les chambres locales en documents de renseignement. Toute personne physique ou morale peut adhérer. Se sont principalement des propriétaires bailleurs et des syndicats de copropriété. L'adhésion est aussi ouverte aux propriétaires occupants et même aux locataires. Elle se fait dans l'une des chambres locales. Nous comptons aujourd'hui environ 247 000 adhérents, qui ont en moyenne 5 à 6 logements. Notre fédération dépasse donc le million de logement sur toute la France.

JGMI :

La loi de finances 2011 est désormais en vigueur, que pensez-vous des changements qu'elle implique au niveau immobilier ?


JP : La loi de finances me déplait beaucoup. La taxation sur les plus-values a augmenté de manière exorbitante, de même que la CSG, alors que beaucoup d'aides et de crédits d'impôt ont baissé. Le secteur de l'immobilier était déjà le plus taxé, et ça continue dans ce sens. Le seul résultat, c'est que les propriétaires se trouvent aujourd'hui dans un schéma d'angoisse.

JGMI : 

Quelle est votre opinion sur la taxation des plus-values des résidences principales ?


JP : La taxation sur les plus-values des résidences principales est une imbécillité. Aujourd'hui les pouvoirs publics semblent revenir en arrière mais rien n'est encore fait. Ils sont obnubilés par la hausse des prix, mais il n'y a que les spéculateurs qui y gagnent. Quand un propriétaire vend, c'est souvent pour se reloger ensuite dans un logement plus grand. Avec cette taxe, il ne pourront plus acheter un logement équivalent ou supérieur, mais devrons descendre de gamme. On veut une France de propriétaires, mais qui passent de 100 m² à 50 m². Pour moi, il faut encourager et aider ces propriétaires et pas les pressuriser. Nous n'avons d'ailleurs pas été consultés sur ce sujet.

JGMI :

Une suppression ou une modification de l'ISF a été évoquée, que préconisez-vous en la matière ?


JP : Il faut supprimer l'ISF et le bouclier fiscal. Être propriétaire, c'est être mieux intégré, plus responsable et plus serein. La France a donc besoin de propriétaires. C'est pour cela qu'il faut les encourager, non pas les massacrer. L'idée de dire qu'il faut taxer les flux n'est pas mauvaise, mais l'ISF est une imbécillité en soi. Il faut souligner qu'un ISF existe déjà, c'est l'impôt foncier.

JGMI :

Le dispositif Scellier a aussi été modifié, quelle est votre opinion sur ces changements ?


JP : Je suis contre l'aide à la pierre. Scellier a d'ailleurs posé des problèmes. Selon moi, il faut laisser faire le marché. Si une personne ne peut pas accéder au marché locatif, il ne faut pas changer le marché, mais faire jouer la solidarité nationale. Avec Scellier, on a créé une concurrence déloyale et on a déstabilisé le marché.

JGMI :

Le PTZ + sera-t-il efficace ?


JP : Non, il ne peut pas être efficace. Quand on regarde les barèmes, ça ne rapporte rien. Ça fait rire les riches puisque ça ne leur rapporte rien, et ça fait pleurer les pauvres, puisqu'ils n'y ont pas accès. Dire qu'il est sans condition de revenu est un mensonge, en réalité les revenus changent vraiment la donne. À mon avis, le Pass-Foncier marchait bien, même s'il avait l'inconvénient d'être trop coûteux.

JGMI :

La GRL, pour vous est-ce un bon système ?


JP : La GRL est un échec total. Depuis le début, j'ai signalé que ça ne pourrait pas marcher. Le système ne pourra fonctionner que lorsqu'il y aura une contribution obligatoire des locataires. Mais pour l'instant, le ministère refuse. Il faudrait que le locataire prenne une assurance couplée avec la multirisque habitation, à hauteur du montant d'un loyer d'une HLM. Pour ceux qui bénéficient d'une allocation logement, ce serait l'État qui prendrait cette assurance à sa charge. On serait alors sûr que ça fonctionne, et on pourrait supprimer les dépôts de garantie. Nous avons d'ailleurs soumis à Benoist Apparu un rapport dans ce sens.

Pour en savoir plus :

Le site de l'UNPI

Perrine Roux - Je gère mon immobilier
Publié le 01/02/2011 à 00:00

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